L’impact de la fast fashion sur Terre asbl et les acteurs du réemploi textile
L’info ne vous a pas échappé, le secteur du réemploi textile traverse une crise importante. Depuis plusieurs mois, les bulles…
Si vos vêtements sont abîmés et que vous souhaitez les déposer dans une bulle, référez-vous à ce qui est inscrit dessus avant de sauter le pas.
Pour rappel : nous acceptons DANS UN SAC FERMÉ :
Ce que nous n’acceptons pas dans la bulle :
En résumé, si votre vêtement est déchiré, sale ou mouillé, ne le mettez pas dans la bulle. Nous acceptons uniquement les vêtements légèrement abîmés (exemple : petit trou).
Pour rappel : nous collectons vos DONS et ils doivent être en bon état pour que nous puissions les réutiliser.
Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas un don mais un déchet… Et les déchets ne vont pas dans nos bulles !
Vous voulez voir l’envers du décor et mieux comprendre comment Terre fonctionne durant la crise ? Inscrivez-vous sur notre site à une visite gratuite de nos centres de tri d’Herstal et/ou de Couillet
En temps normal, les textiles abîmés collectés qui ne sont ni déchirés, mouillés ou sales sont divisés par type de matière et ensuite recyclés chez nos partenaires. Comme nous sommes dans une période de crise tant la quantité de vêtements collectés est importante*, nos partenaires recycleurs ne sont plus en mesure de reprendre ce volume.
* le citoyen est passé de 14kg de vêtements consommés à 19 en quelques années !
Nous voulons absolument éviter l’incinération, ces vêtements restent donc stockés à notre dépôt en attente d’une solution… Et nos dépôts débordent 🙁
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Plusieurs facteurs expliquent que nos bulles débordent :
Toutes ces raisons font que nos bulles se remplissent de choses qu’on ne peut pas revaloriser, pire : on doit débourser pour s’en débarrasser !
Nos bulles sont là pour collecter vos dons textiles de qualité, ce n’est pas une poubelle à déchets !
Petit point sur nos collectes :
Premièrement, la collecte de vos sacs de vêtements est GRATUITE. En effet, ce service de collecte, vous ne le payez pas contrairement aux autres !
Deuxièmement, la collecte textile, c’est 25 véhicules qui roulent tous les jours avec 50 collecteurs.
Toutes les bulles sont vidées au moins une fois par semaine, certaines le sont plusieurs fois sur la semaine !
Notre fréquence de collecte n’a pas diminué, c’est celle du dépôt de vêtements qui a augmenté !
Si on ne collecte pas davantage, c’est pour deux raisons :
Pour ces raisons et en attendant la mise en place de la Responsabilité Élargie des Producteurs pour nous aider à couvrir les coûts (prévue au mieux pour 2028), nous sommes obligés de maintenir la fréquence de collectes telle quelle pour le moment.
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Nous retirons ou déplaçons des bulles à cause de dépôts sauvages.
La mission de nos collecteurs n’est pas de reprendre des matelas, des sacs éventrés avec des vêtements abîmés donc non-réutilisables ou encore toute autre sorte de déchet.
Rappelons également que les communes doivent faire face à ce manque de propreté sur leur territoire.
Dès lors, pour les bulles où on constate des dérives : celles-ci sont soit retirées, soit simplement déplacées dans un lieu moins propice aux dépôts sauvages.
Trouvez une bulle à vêtements près de chez vous.
Il est possible de venir déposer vos sacs de vêtements de qualité dans les bulles se situant DEVANT les centres de tri de Herstal et Couillet. Cependant, il n’est pas possible de rentrer directement dans le centre, pour des raisons évidentes de sécurité !
Sachez que ces bulles sont vidées quotidiennement.
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Ce n’est pas envisageable car nous n’avons pas les infrastructures pour accueillir et encadrer le bénévolat.
Découvrez l’envers du décor pour comprendre pourquoi il serait impossible de faire du bénévolat chez Terre ASBL. Inscrivez-vous sur notre site à une visite gratuite de nos centres de tri d’Herstal et/ou de Couillet.
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Plusieurs choses ont été mise en place pour faire face à cette crise :
Les demandes qui ont été faites aux politiques et pour lesquelles, nous attendons :
Cette situation n’est pas propre à Terre asbl mais touche malheureusement tous les acteurs similaires en Europe, dont plusieurs ont déjà fait faillite 🙁
Si ce n’est pas ce que vous désirez pour Terre, que vous voulez continuer à faire don de vos vêtements de qualité, vous rendre dans nos boutiques et enfin, permettre à des personnes de se réinsérer socio-professionnellement, soutenez nos actions !
Terre asbl, Les Petits Riens et Oxfam tirent la sonnette d’alarme : c’est tout un modèle d’économie sociale, local et circulaire, qui risque de s’effondrer si rien ne change.
Chez Terre asbl, nous collectons, trions, réutilisons et vendons des textiles depuis plus de 75 ans. Ce que nous défendons, c’est bien plus qu’un vêtement : c’est un emploi local, un accompagnement socioprofessionnel, une économie qui prend soin de l’humain et de l’environnement.
Depuis fin 2022, la situation s’est fortement dégradée. Les recettes liées à la vente de vêtements de seconde main ont chuté, tandis que les coûts explosent : énergie, transport, personnel qualifié, infrastructures, élimination des déchets…
Les structures sociales de réemploi comme la nôtre peinent à maintenir leur activité à flot.
Autre facteur aggravant : la montée en puissance de la fast fashion. Ce modèle économique basé sur une production massive de vêtements à bas coût pousse à la surconsommation.
Résultat : des vêtements portés quelques fois, puis jetés ou donnés. Or, ces pièces de mauvaise qualité sont difficilement valorisables en seconde main. Elles inondent nos bulles, mais n’ont aucune valeur sur le marché.
Depuis le 1er janvier 2025, la collecte sélective des textiles est devenue obligatoire en Belgique. Cette directive européenne vise à améliorer la gestion des déchets et à augmenter la part de textiles réutilisés ou recyclés. Sur le principe, c’est une avancée écologique majeure.
Mais sur le terrain, la réalité est plus complexe. La mise en œuvre de cette obligation implique une logistique plus lourde pour continuer à maintenir un service optimal : bulles à vider beaucoup plus fréquemment, plus de chauffeurs, plus de camions, tri plus long…
« On est passé du statut de structure qui collectait des dons de vêtements à celui d’opérateur de collecte de déchets », résume Franck Kerckhof – Fédération Ressources.
Nos centres de tri sont à bout de souffle. Une directive ambitieuse, mais sans financement adéquat, devient vite un fardeau. Les coûts s’envolent, les recettes ne suivent pas. Ce déséquilibre fragilise l’ensemble de la filière du réemploi textile.
Pour résoudre cette crise sans précédent, nous, acteurs du réemploi, proposons un plan d’action clair :
Un mécanisme de financement provisoire est nécessaire pour soutenir le secteur jusqu’à ce que les systèmes de REP soient opérationnels. La seule solution pour sauver le réemploi des textiles est la mise en place de financements régionaux transitoires pour les entreprises sociales et circulaires dès 2025, avec effet rétroactif. Le secteur demande un financement de 206€ par tonne collectée.
- Ce n’est pas un simple creux passager, nous avons besoin de l’aide des Régions.
Comme le souligne François Malaise, Président du groupe Terre : « Nous ne pouvons à la fois nous battre contre les oligarques de la fast-fashion qui nous inondent en toute impunité de vêtements neufs mais dégueulasses ; maintenir une position concurrentielle sur nos marchés dérégulés par les crises mondiales ; ou encore subir une directive européenne vertueuse mais dénuée de moyens pour l’exécuter. »
Votre rôle est essentiel
Alors, que faire en tant que citoyen ? La réponse est simple : continuer à agir, mais avec conscience.
Le secteur du réemploi textile, ce ne sont pas que des vêtements : ce sont des emplois d’insertion, des projets solidaires, des gestes concrets pour la planète. Il est encore temps d’agir pour préserver ce modèle.
Mais le temps presse. Si rien ne bouge, certaines structures n’auront plus les moyens de continuer. Ensemble, faisons du bruit pour que ce modèle ne soit pas sacrifié.
Sous l’impulsion du Ministre Yves Coppieters, le gouvernement wallon a adopté jeudi 17 juillet un ensemble de mesures pour soutenir la filière de la collecte et du tri des textiles, en grande difficulté depuis plusieurs mois.
Face à cette situation critique, la Commission européenne a reconnu l’ampleur du problème et appelle les États membres à mettre en place des mécanismes de soutien concrets. Pour ce faire, plusieurs axes de travail liés au textile ont été décidés en gouvernement wallon dans une stratégie globale de soutien au secteur. En effet, si ce dernier ne peut plus prendre en charge la collecte des textiles usagés, les intercommunales de gestion des déchets devraient prendre le relais – un coût estimé à 7.200.000 €.
Les mesures prises par le Gouvernement wallon :