Nouvelle adresse : votre magasin de seconde main débarque à Hornu !
Notre magasin de seconde main Terre Factory de Jemappes fait ses cartons… mais pas pour très loin. Direction Hornu, à…
Le secteur du réemploi textile traverse une crise profonde. Terre asbl, Les Petits Riens et Oxfam tirent la sonnette d’alarme : c’est tout un modèle d’économie sociale, local et circulaire, qui risque de s’effondrer si rien ne change.
Chez Terre asbl, nous collectons, trions, réutilisons et vendons des textiles depuis plus de 75 ans. Ce que nous défendons, c’est bien plus qu’un vêtement : c’est un emploi local, un accompagnement socioprofessionnel, une économie qui prend soin de l’humain et de l’environnement.
Depuis fin 2022, la situation s’est fortement dégradée. Les recettes liées à la vente de vêtements de seconde main ont chuté, tandis que les coûts explosent : énergie, transport, personnel qualifié, infrastructures, élimination des déchets… Les structures sociales de réemploi comme la nôtre peinent à maintenir leur activité à flot.
Autre facteur aggravant : la montée en puissance de la fast fashion. Ce modèle économique basé sur une production massive de vêtements à bas coût pousse à la surconsommation. Résultat : des vêtements portés quelques fois, puis jetés ou donnés. Or, ces pièces de mauvaise qualité sont difficilement valorisables en seconde main. Elles inondent nos bulles, mais n’ont aucune valeur sur le marché.
Depuis le 1er janvier 2025, la collecte sélective des textiles est devenue obligatoire en Belgique. Cette directive européenne vise à améliorer la gestion des déchets et à augmenter la part de textiles réutilisés ou recyclés. Sur le principe, c’est une avancée écologique majeure.
Mais sur le terrain, la réalité est plus complexe. La mise en œuvre de cette obligation implique une logistique plus lourde pour continuer à maintenir un service optimal : bulles à vider beaucoup plus fréquemment, plus de chauffeurs, plus de camions, tri plus long…
« On est passé du statut de structure qui collectait des dons de vêtements à celui d’opérateur de collecte de déchets », résume Franck Kerckhof – Fédération Ressources.
Nos centres de tri sont à bout de souffle. Une directive ambitieuse, mais sans financement adéquat, devient vite un fardeau. Les coûts s’envolent, les recettes ne suivent pas. Ce déséquilibre fragilise l’ensemble de la filière du réemploi textile.
Pour résoudre cette crise sans précédent, nous, acteurs du réemploi, proposons un plan d’action clair :
Un mécanisme de financement provisoire est nécessaire pour soutenir le secteur jusqu’à ce que les systèmes de REP soient opérationnels. La seule solution pour sauver le réemploi des textiles est la mise en place de financements régionaux transitoires pour les entreprises sociales et circulaires dès 2025, avec effet rétroactif. Le secteur demande un financement de 206€ par tonne collectée.
Ce n’est pas un simple creux passager. Nous avons besoin de l’aide des Régions. Comme le souligne François Malaise, Président du groupe Terre :
« Nous ne pouvons à la fois nous battre contre les oligarques de la fast-fashion qui nous inondent en toute impunité de vêtements neufs mais dégueulasses ; maintenir une position concurrentielle sur nos marchés dérégulés par les crises mondiales ; ou encore subir une directive européenne vertueuse mais dénuée de moyens pour l’exécuter. »
Votre rôle est essentiel
Alors, que faire en tant que citoyen ? La réponse est simple : continuer à agir, mais avec conscience.
Le secteur du réemploi textile, ce ne sont pas que des vêtements : ce sont des emplois d’insertion, des projets solidaires, des gestes concrets pour la planète. Il est encore temps d’agir pour préserver ce modèle.
Mais le temps presse. Si rien ne bouge, certaines structures n’auront plus les moyens de continuer. Ensemble, faisons du bruit pour que ce modèle ne soit pas sacrifié.
Sous l’impulsion du Ministre Yves Coppieters, le gouvernement wallon a adopté ce jeudi un ensemble de mesures pour soutenir la filière de la collecte et du tri des textiles, en grande difficulté depuis plusieurs mois.
Face à cette situation critique, la Commission européenne a reconnu l’ampleur du problème et appelle les États membres à mettre en place des mécanismes de soutien concrets. Pour ce faire, plusieurs axes de travail liés au textile ont été décidés en Gouvernement wallon dans une stratégie globale de soutien au secteur. En effet, si ce dernier ne peut plus prendre en charge la collecte des textiles usagés, les intercommunales de gestion des déchets devraient prendre le relais – un coût estimé à 7.200.000 €.
Les mesures prises par le Gouvernement wallon :
Il est maintenant URGENT d’accélérer la mise en place de ces différentes aides et d’une Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) qui soit à la fois fonctionnelle et proportionnée aux coûts réels de la collecte et du traitement des textiles.